Trop de mensonges...
- labibliodeclara
- 4 nov. 2018
- 4 min de lecture
04.01.2019:
Cher journal…
J’ai toujours trouvé cette formule étrange, comme si le journal nous était une personne proche à qui l’on dit tout. C’est en partie vrai je vous l’accorde mais mon journal ne pourrait pas m’être quelqu’un de cher. Pourquoi ? Parce que je n’ai plus aucune personne chère dans mon entourage. Parce que si mon journal était une personne, il ferait une dépression tant mes problèmes sont nombreux.
Tout a commencé en septembre. Je l’avais vu, Julien. Lui aussi m’avait vu visiblement. Mais je ne voulais rien faire. Pour voir. Pour jouer.
Les jeux… Une des pires choses de la cour de récréation.
Au primaire, on se court après. C’est amusant jusqu’à ce que l’un ou l’autre tombe et se fasse mal.
Au collège on commence à entrer dans le vif du sujet. On joue avec la force mentale des gens, en riant, en racontant des idioties, des ragots.
Au lycée… Tout explose. Ce que certains ont retenus du collège est uniquement en rapport avec les jeux. Au lycée ce n’est pas avec la force mentale des autres que l’on joue mais avec leur cœur. Et quand un cœur a perdu une partie, c’est fini.
C’est mon cas.
J’ai joué, j’ai perdu.
J’ai céder.
Tant pis pour moi.
06.01.2019 Deux jours plus tard… il m’a fallu du temps.
Du temps pour trouver la force de continuer.
Du temps pour essayer de lutter contre cette furieuse envie qui monte en moi depuis un moment.
Quelle envie ? Tu comprendra plus tard cher journal …
Au fait, si vous vous posez la question, Julien et moi ne sortons pas ensemble...
"Sortir avec quelqu'un". Même ce concept est dépassé.
Réfléchissez : dans le jargon écolier, "sortir avec quelqu'un" signifie "être en couple" avec une personne pas sortir quelque part avec elle. Pourtant, c'est ce mot qu'emploient les jeunes lycéens ou collégiens pour exprimer leur "amour" envers une personne.
Pourquoi ?
Parce qu'ils ont peur. Peur de se montrer faible ou de paraître ridicule en donnant à une chose le nom qu'elle mérite.
Appelons un chat un chat voulez-vous ? Et si je me fie à cette expression, je me dois de vous citer.
Vous, c'est toutes ces pétasse, ces filles (si on peut encore les appeler comme ça), ces monstres qui ont fait de ma vie un enfer ces derniers mois. Ces pimbêches qui m'ont mis tout le monde à dos. Pourquoi ? Parce que je suis "sortie avec Julien aka le mec le plus beau des 2nd".
Ridicule ?
Non. Je peux essayer de comprendre. Mais je n'en ai pas envie. Vous m'avez tout pris. Mes amies, mes affaires, ma famille, mes réseaux. Vous êtes aller jusqu'à pirater mon compte Instagram pour poster des photos de filles à poil en faisant croire que c'était moi. Vous avez taguer ma table, vandaliser l'école et vous m'avez fait passer pour responsable. Je me demande même quels sont vos prochains plans, ceux que vous n'avez pas eu le temps de mettre en œuvre et qui sont, j'en suis sûre, plus horribles les uns que les autres.
A cause de vous, ma famille pense que j'ai mal tournée, je ne sors plus, n'ai plus accès à aucun écran, ma chambre est vide de tous les livres qui l'habitaient et lui donnait vie autrefois, je me prend des réflexions chaque jour, qui font mal, très mal.
A cause de vous, mes amies me prennent pour (appelons un chat un chat) une pute. La fille dont le seul but est de coucher, celle qui aime la sodomie, les jeux sexuels, qui a déjà fumé, qui s'est pris des cuites...
Bref, j'ai tout perdu. Même ma meilleure amie, ma BFF, mon tout, mon sang (et j'en passe).
Et de tout ça, c'est vous les responsables.
Vous ? Mais qui c'est vous ? Je vais vous le dire : Inès, Anaïs, Nora, Juliette, Maria, Neila, Mélanie...
Vous me lisez peut être ? Ou alors vos parents ont voulus vous protéger du "traumatisme qu'est celui de lire les derniers mots de Noémie", la fille que vous avez martyriser encore et encore, jusqu'à ce qu'elle sombre ?
Oui, vous avez bien lu, mes derniers mots. ils sont peut être écrits sur papier, dans ce petit cahier que certains qualifient de "journal intime" mais ils sont là tout de même. Les mots, eux ont toujours étaient là. Ils m'ont aider à me sentir mieux.
Pas comme mes parents. Pas comme ma famille. Pas comme mes amis.
Pas comme Julien.
Julien, je repense à toi dès fois. J'ai voulu que ça marche mais ma nature timide m'en a empêcher. Peut être que je regrette ? Je ne sais pas pour tout te dire. Je sais que tu es comme moi Julien, que tu continuera sans te préoccuper des autres, pas même de moi. Je n'ai donc aucune peine, aucuns remord, aucuns... Regrets ?
10.01.2019
J'ai relu ces dernières pages et je me rends compte que cette fin de "journal intime" ressemble davantage à une lettre d'adieux. Moi qui voulait faire différemment des autres, je me retrouve à faire le mouton.
Je ne vais pas beaucoup noircir de lignes aujourd'hui, mes larmes le feront bien assez. Je n'ai pas beaucoup de temps.
Je voulais seulement rouvrir ce carnet pour y noter mes dernières pensées. Et elles ne seront pas pour mes parents qui ne m'ont pas cru, qui m'ont lâché et que je déteste aujourd'hui. C'est comme ça, c'est la vie.
Non ma toute dernière pensée sera pour vous sales connes. Pour vous et pour vos actes aussi immatures que mauvais.
J'espère au moins que vous aurez le courage de dire la vérité. Pour la mémoire d'une morte. Je ne serai pas la pour le voir hélas. J'ai enduré trop de mensonges...
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